A M le président du CNOSCA,
Les ligues, les présidents des clubs ainsi que les différentes associations qui font vivre le football en Centrafrique au jour le jour vous remercie pour tout ce que vous faite pour sauver notre football. Tout ce qui se passe est mûrie depuis la dernière assemblée générale de la fédération centrafricaine de football -FCF- et ne tient pas lieu et place pour l’indisponibilité du président de la fédération Patrice-Edouard Ngaissona.
Les membres constituants de la fédération centrafricaine de football ont plusieurs griefs à l’encontre du comité exécutif comme la mauvaise gouvernance :
Outre, les mauvaises gestions financières enregistrées depuis ces 3 dernières années, et décriées par les cabinets d’audit interne du pays, la confédération africaine de football -CAF-, et la fédération internationale de football -FIFA-, le comité exécutif de la fédération persiste et signe sur ses mauvaises pratiques.
A titre d’exemple, voici les budgets de la fédération de ces 3 dernières années :
2016 le budget ……… 779 840 000 Fcfa
2017 le budget ……...1 787 500 000 Fcfa
2018 le budget ……...3 540 575 000 Fcfa
En dépit de ce budget colossal et croissant, les clubs de Bangui devraient avoir une enveloppe seulement de 25 000 000 Fcfa, cependant la fédération n’a pas honoré à ses engagements depuis l’an dernier. C’est pourquoi les clubs de Bangui, ont revendiqué le versement de la deuxième partie de cette subvention qui reste sans suite.
Aussi, nous voulons vous informer que la fédération baigne dans les faux et usage de faux dans les écritures comptables qui constituent une faute très grave dans la gestion saine de notre fédération.
Or la charte de bonnes relations entre les Etats et les fédérations nationales et internationales en matière des sports affiliées au CONFEJES stipule à son article 11 que "le ministère chargé des sports assure effectivement le contrôle apostériori de la gestion administrative et financière des fédérations" et en article 12 "Toute irrégularité et malversation constatée donne lieu aux sanctions et aux poursuites par les actes nationaux en vigueur et/ou par ceux des fédérations internationales et du mouvement olympique".
Aussi, le décret N°08 332 du 16 septembre 2018, instituant la charte des sports en République centrafricaine à son article 69 stipule que " Toute irrégularité ou malversation constatée, peut donner lieu aux sanctions et poursuites prévues par les textes nationaux en vigueur et/ou par ceux des fédérations internationales et du mouvement olympique".
Pour décrier cette mauvaise pratique, plusieurs démarches ont été menées :
Premièrement, les 19 clubs de Bangui sur 24 ont boycotté le démarrage du championnat jusqu’à ce jour. La jeunesse mécontente du comportement du 1er vice-président et du comité exécutif a fait un setting le lundi 11 mars 2019 devant le ministère en charge des sports en vue de susciter la réaction rapide du gouvernement et de trouver une solution rapide et pérenne à cette crise. Pour ce faire, le ministre en charge des sports a pris l’initiative de rencontrer les leaders de ces clubs pour atténuer la tension. Ce dernier a initié une rencontre tripartie avec les acteurs de la crise dont le CNOSCA, la fédération centrafricaine de football, la ligue de football de Bangui et les dirigeants des clubs de Bangui pour trouver un terrain d’entente pour une sortie rapide de cette crise.
Autres griefs sont :
1 La violation fragrante de l’article 48 des statuts de la fédération centrafricaine de football en confisquant le poste du président par force, sans avoir fait recours à l’assemblée générale extraordinaire malgré la sommation de la FIFA et de la CAF,
2 Le non satisfaction des 12 revendications de ses pairs dirigeants des clubs,
3 Le manque de transparence et de gestion saine au sein de la fédération depuis plus de deux ans,
4 Faux et usage de faux dans les écritures comptables de la fédération,
5 Le non-paiement du reliquat de la subvention de la saison sportive 2017 du président Ngaissona,
6 Le refus d’organisation d’un dialogue inclusif entre le président intérimaire et ses pairs dirigeants,
7 En tant qu’intérimaire le premier vice-président de la fédération n’a pas qualité à prendre des grandes décisions comme la suspension des activités du président de la ligue et ses pairs présidents des clubs,
8 Non transparence dans le compte de gestion des ressources matérielles et financières, ce qui se traduit par : durant les deux dernières assemblée générales de la fédération centrafricaine football les experts auditeurs n’ont pas validé le compte de ladite fédération,
9 Manque d’initiative pour des projets de développement de football,
10 Violation flagrante des dispositions de l’article 4 des statuts la FCF,
11 L’amélioration constante du football et sa promotion dans la mise en œuvre des programmes de développement de football des jeunes qui fait partie des exigences de la FIFA ou elle octroie régulièrement les subventions : afin d’assurer une bonne relève,
12 La non organisation d’un championnat du football féminin pourtant exigé par la FIFA par l’octroi régulier des subventions "football féminin",
13 Le manque d’organisation et du suivi de compétition dans la majorité des ligues de province -aucun championnat n’est disputé dans les ligues des provinces pour question de subvention, alors qu’une ligne "compétitions masculines" est octroyée par la FIFA à la fédération centrafricaine de football,
14 Aucune ligue de province n’a bénéficié d’une amélioration de ses installations alors que le projet Goal 3a été actif,
15 Le favoritisme dans la promotion des arbitres entraînant du coup la baisse du niveau d’arbitrage -critère subjectifs et clientélisme dans le passage des grades sans respect des délais-,
16 Mauvais résultats obtenus de l’équipe nationale par les choix incohérents des joueurs, par une approche technique et organisationnelle ayant montré ses limites -implication abusive du comité exécutif dans l’établissement de la liste des joueurs retenus, critère très subjectifs dans le choix des joueurs locaux, abandon d’une politique de relèvement du championnat local au détriment des joueurs de la diaspora-,
17 Mauvaise politique de la gestion de carrière des jeunes talents centrafricains,
18 Mauvaise gestion de l’effectif de l’équipe nationale,
19 L’association des dirigeants des clubs de D1 et D2 ont formulé des revendications à l’endroit du comité exécutif en 12 points, dont la majeure partie des points non pas trouvés de réponses.
Les revendications des dirigeants des 20 clubs sur 2 de la ligue 1 et de la ligue 2 de Bangui
1 Nous exigeons l’arrêt immédiat du championnat qui se joue sans les formalités d’usage en violation des textes en vigueurs,
2 Nous exigeons l’annulation pure et simple de la décision portant suspension des activités du président de la ligue et les autres présidents des clubs,
3 Nous exigeons le paiement des reliquats de la subvention de cette année et de l’année antérieure avant la reprise du championnat,
4 Nous exigeons la reprise à nouveau du championnat comme la FIFA la pourvoyance de ce poste par les voies légales,
5 Nous exigeons le départ du président intérimaire de la fédération avant toute négociation quelconque avec le ministère en charge des sports, et les différents partenaires du football centrafricain comme CNOSCA, UNIFAC, CAF et FIFA.
Fort est de constater que malgré les instructions de son Excellence M le ministre en charge des sports et les sages conseils du président de CNOSCA, le président intérimaire de la fédération a refusé d’ouvrir le dialogue avec ses pairs jusqu’en ce jour.
Nous venons par la présente note explicative solliciter l’arbitrage de votre président. Tout en vous souhaitant d’en accuser bonne réception, nous vous prions de bien vouloir agréer, M. le Ministre, l’expression de nos sincères considérations.
Bangui, le 14 mars 2019
Le président de la Ligue
Igor Tola Kogadou @cfc